photographe book pour modeles amateurs et professionnels
le developpement numerique et les retouches sous photoshop

C'est quoi le développement ? Quand commence la retouche ?


Un peu d'histoire de la photographie


A l'époque de l'argentique le photographe utilisait des rouleaux de pellicules. Il devait ensuite les développer pour obtenir un négatif qui allait lui servir à tirer des épreuves. Un négatif peut être utilisé plusieurs fois pour obtenir de nombreux exemplaires de la même photographie, cette fois en positif. Le négatif permet également de faire des agrandissements d'une image en la passant sous l'agrandisseur.

faire développer ses photos


Vous avez sans doute entendu vos parents dire « je vais faire développer mes photos ». Par cette expression ils entendez : « apporter leurs pellicules au laboratoire pour les faire développer et faire les tirages de leurs négatifs ainsi obtenus sur papier photo couleur »
Faire développer ses photos regroupe en réalité plusieurs phases bien distinctes qui sont réduites au seul mot « développer » alors qu'il s'agit d'opérations bien différentes.


Voici l'ensemble des étapes qui sont accomplies de la prise d'une série de photos à l'obtention des clichés sur papier glacé :

Comme vous le voyez il existe deux étapes de développement avant d'obtenir une photo papier. Mais la seconde étape est associée à la phase du passage sous l'agrandisseur et on appelle cette étape le tirage. Il est possible à partir de négatifs d'effectuer ce qu'on appelle des re-tirages.

L'étape de développement (du négatif)


Cette étape délicate est elle-même composée de plusieurs phases.

 Tout d'abord il faut être dans le noir absolu. La pellicule doit être enroulée autour d'une spire qui sera déposée dans une cuve.
 La seconde phase : le révélateur
Le révélateur est un produit chimique qui produira une réaction du film en fonction des zones exposées ou non à la lumière.
Il faut passer le rouleau de film dans plusieurs bains et travailler à température constante et préconisée par le fabriquant des produits. Un écart de température peut ruiner votre film. La durée dans chaque bain est également très importante, il faut la respecter scrupuleusement;
 Le fixateur : ce bain permet d'arrêter le travail du révélateur. On l'appel pour cette raison le « bain d'arrêt ». Sans lui, l'opération se poursuivrait et vous obtiendrez au final un négatif opaque, ce qui vous donnerait des photos entièrement blanches.
 Le rinçage : le film doit être rincé abondamment à l'eau déminéralisée
 Le séchage : les rouleaux sont suspendus à un fil, une pince accochée en bas permet de les tenir verticaux et éviter qu'ils ne s'enroulent. Le séchage doit avoir lieu dans une pièce sans poussière. La lumière est possible à ce stade du développement
 Le découpage : Il peut avoir lieu avant le séchage. Il permet d'obtenir des bandes de négatifs de 4 clichés, en général.

Le tirage sous l'agrandisseur


A moins d'effectuer ses tirages par contact, il faut utiliser un agrandisseur. L'agrandisseur permet de projeter une lumière pendant quelques secondes à travers un négatif pour exposer un papier photo réactif à la lumière. L'agrandisseur nécessite de faire une mise au point car en fonction de l'agrandissement que l'on souhaite la mise au point sera différente.
Pour le noir et blanc on peut travailler en lumière inactinique mais pour la couleur il faut effectuer les tirages dans le noir absolu.

Les papiers photo étant réactifs à la lumière il va falloir les développer un peu à la manière d'un négatif. Une fois exposé, le papier devra être plongé dans différents bains révélateurs, dans le bain fixateur et ensuite être rincé avant l'étape de séchage.

Les deux phases d'exposition sous l'agrandisseur et du développement du papier exposé s'appellent le tirage.

Par abus de langage, quand on parle de faire développer ses photos c'est qu'on veut en fait en faire effectuer un tirage (ou un re-tirage). C'est d'autant plus vrai en numérique puisque l'étape de développement du négatif n'existe plus.

Le labo photographique


Dans les laboratoires industriels toutes les étapes de développement du négatif au séchage des papiers photos sont automatisées et sont enchaînées à la suite les unes des autres.



L'étape de retouche


Une étape est cependant réalisée par un humain. Il s'agit de l'étape de retouche. Cette étape est très limitée et ne dure que quelques secondes. Les rouleaux de films négatifs sont tous attachés les uns au bout des autres et ils passent devant les yeux d'un humain qui regardent à travers un occulaire. Il décide alors de la durée du flashage sous l'agrandisseur en fonction de l'exposition de votre négatif. Il va tenter de corriger vos erreurs d'exposition à la prise de vue en faisant varier, photo par photo, la durée de son exposition sous l'agrandisseur. C'est ainsi que si on souhaitait obtenir une photo sombre on se retrouvait souvant avec une photo papier dont la luminosité avait été corrigée au moment du tirage. Il fallait souvent demander un retirage en donnant des instructions particulières au laboratoire pour obtenir ce qu'on désirait. Mais les laboratoires grand public faisaient en sorte de rattraper le plus possible les photos réalisées par des amateurs et qui bien souvent étaient mal exposées. Cette étape était fort méconnue et on ne s'en rendait généralement pas compte. Les photographes amateurs étaient tout simplement contents d'obtenir de belles photos de vacances bien exposées et ils ne pensaient pas qu'une retouche d'exposition avait été accomplie par le laboratoire.

D'autres retouches pouvaient être réalisées pour supprimer des dominantes couleur par exemple.

Les retouches avancées sous l'agrandisseur


Pour les tirages professionnels et les tirages réalisés soi-même il était possible d'effectuer beaucoup plus de retouches sous l'agrandisseur. Certains outils permettaient d'augmenter la densité ou de réduire la densité des zones trop sombres. Il était possible de faire du maquillage par zones. Pour les zones trop sombres il faut les « retenir » afin qu'elles apparaissent plus claires sur l'image finale. On utilise un morceau de carton (parfois percé de trous) que l'on agite au dessus de la zone à éclaircir pendant une partie du temps de pose. Certains tireurs utilisent leurs mains pour masquer certaines zones de la photo.

Lors du passage sous l'agrandisseur il est également possible d'utiliser toute une variété de filtres pour modifier les contrastes ou corriger une dominante de couleur. On peut aussi utiliser des filtres à effets spéciaux.

La retouche commence une fois
le développement effectué


Vous l'avez compris, la retouche commence une fois le développement effectué. Tout ce qui est accompli après le développement  dans le but de modifier le résultat final est considéré comme de la retouche.

Les retouches peuvent aller beaucoup plus loin, jusqu'à peindre directement au pinceau sur le négatif avant de le passer sous l'agrandisseur. Mais encore une fois c'est effectué après le développement du négatif.

Les retouches en photo numérique


La photo numérique a beaucoup de similitudes avec la photographie argentique. Mais cette fois il n'y a plus de rouleaux de films, plus de révélateur, plus de bains chimiques, plus d'agrandisseur. Il reste malgré tout la retouche et ces retouches sont effectuées sur ordinateur dans des logiciels spécialisés pour la retouche photo numérique. Le plus célèbre d'entre-eux est Photoshop.

Pourquoi la retouche ?


Comme pour l'argentique, il est parfois nécessaire de modifier une image pour l'améliorer. Il est possible de masquer certaines zones qui n'apportent rien à l'image, de faire des recadrages, de corriger des dominantes de couleur et de modifier le contraste.

La retouche a pour but de corriger les défauts d'une photo et d'en augmenter le potentiel pour la rendre plus belle et plus naturelle. Pour un portrait, par exemple, la retouche est nécessaire pour que la personne paraisse à son avantage tout en restant très naturelle. Une photo fige une image et on peut alors voir tous les détails d'un visage et ses nombreux défauts. Une personne qui se trouve en face de nous, même imobile, ne présentera pas autant de défauts car elle n'est jamais complètement immobile. Le simple fait de respirer produit des mouvements imperceptibles qui auront pour effet de réduire les imperfections et les rendre invisibles à l'oeil nu. Mais si on fige l'instant sur une photo on découvre alors tous les petits défauts qu'il est nécessaire de corriger pour rendre le portrait plus vrai.

Retoucher n'est pas tricher


Retoucher n'est pas tricher. Il s'agit simplement de corriger des détails qui ont échappé au regard du photographe lors de la prise de vue ou qui n'étaient tout simplement pas maitrisables au moment du déclenchement. Si par exemple vous avez pris rendez-vous avec un photographe pour réaliser des portraits de vous et que le jour de la séance vous vous réveillez avec un gros bouton sur le front, accepteriez vous que toutes les photos vous représentent de cette manière alors que peut-être le lendemain ce vilain bouton aura disparu ? Est-ce réellement tricher que d'uniformiser la texture de votre peau ? Si vous le pensez alors vous devriez également penser que la modification d'un éclairage est de la triche. En effet, en déplaçant que très légèrement un projecteur il est possible que l'image obtenue soit totalement différente. Mais pourtant ce n'est pas de la triche et ni de la retouche car la retouche ne commence qu'après le développement.

Où s'arrête la retouche ?


Il ne faut pas confondre retouche et manipulation d'image. La manipulation d'image a pour but de modifier une image pour en faire autre chose qui n'existait pas lors de la prise de vue et qui n'a jamais été enregistré par le capteur de votre appareil.

La manipulation d'image peut être très artistique mais peut aussi avoir lieu pour mettre en valeur le sujet en corrigeant certains défauts physiques qui ne seraient pas très esthétiques. On dépasse alors le cadre de la simple retouche.

Le développement numérique


En numérique il n'y a pas de vrai développement. L'étape qui s'apparente le plus au développement argentique est ce qu'on appelle la « derawtisation ». Cette étape consiste à passer l'image d'un format brut (RAW) à un format d'image utilisable. Cette étape se faisait à l'origine SANS AUCUNE RETOUCHE, c'est à dire que l'image obtenue en JPEG ou en TIFF n'avait subit aucune altération par rapport à ce que le capteur avait enregistré. Tout n'était le fruit que de simples réglages basiques.

L'étape de derawtisation s'effectue avec un logiciel qui s'appelle un derawtiser. Il en existe plusieurs sur le marché et chaque fabriquant d'appareil photo numérique propose son propre logiciel de traitement de ses RAW. Chez Canon il y a DPP (Digital Photo Professional). Chez Nikon on trouve Nikon Capture NX. Beaucoup préfèrent utiliser des logiciels de développeurs indépendants comme par exemple Capture One (de Phase One) ou Lightroom (d'Adobe) ou encore DxO Optics Pro (de Dxo Labs).

Exemple de réglages dans Lightroom
Exemples de réglages dans Lightroom


La derawtisation consiste à effectuer des réglages concernant l'exposition, le constraste, la colorimétrie, le sharpness (impression de piqué), la saturation. Dans les logiciels les plus évolués il existe des outils de correction des déformations de l'objectif, des outils pour redresser les horizontales et les verticales et des outils de retouche assez limités. Les derawtisers ne sont pas des logiciels dédiés à la retouche bien qu'ils en prennent de plus en plus l'apparence et s'approprient de plus en plus d'outils issus des vrais logiciels de retouche. La raison d'être des logiciels de derawtisation est de tirer de meilleur de vos photos prises en RAW en les sublimant tant au niveau de l'optimisation de l'exposition que de celle du contraste et en magnifiant vos couleurs tout en tirant le meilleur parti de votre matériel (que ce soit objectifs ou boitier).

Le principe des bons logiciels de derawtisation est de faciliter l'editing sur toute une série d'images et d'automatiser les corrections en reproduisants les mêmes réglages d'une image à l'autre si elles ont été prises dans les mêmes conditions. Au contraire, un logiciel de retouche est plus destiné à traiter les images une par une.

Post-production


Les étapes de derawtisation (« développement numérique ») et de retouche font partie de ce que l'on appelle la post-production. C'est tout ce qui intervient (en général sur ordinateur) après l'étape de prise de vue.

Avant d'arriver à une photo finale il faut passer par les étapes d'editing, de derawtisation et de retouche.

Si certains pensent que le développement appartient au passé et qu'il n'est plus nécessaire en numérique, ou bien qu'il consiste à tricher ou à avoir recours à la facilité, il faut savoir que suite à un shooting la phase de développement peut représenter 3 ou 4 jours de travail pour le photographe. Ceux qui ont recours à la facilité ce sont ceux qui gravent un CD de photos à la fin de la séance. Ils n'ont fait que la moitié du travail et si nous étions encore à l'ère de l'argentique ils vous remettraient les rouleaux de pellicules non développés à la fin de votre séance photo et à vous de vous débrouiller !



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